Au quotidien, que ce soit avec des étudiants en bac + 5 ou des élèves de sixième, la question est toujours de trouver un savant dosage entre la consigne donnée aux apprenants, la tâche qu’ils ont à réaliser et les matériaux mis à leur disposition.
Chacun a vite fait de créer un décalage entre la tâche et les matériaux utiles à sa réalisation : tâche trop complexe avec des matériaux trop « légers », tâche simple avec des matériaux trop nombreux et/ou trop complexes !
Cette alchimie est permanente et même avec « de la bouteille » le risque est présent de mettre en péril la séquence pédagogique envisagée.
Philippe Meirieu dans son ouvrage « Apprendre … oui, mais comment » (1) évoque avec clarté cette problématique.
Il propose la formule (image en tête du billet) identification sur utilisation = signification.
Pour lui la situation d’apprentissage effective n’a lieu que si l’apprenant fait « jouer » le « numérateur » et le « dénominateur » de la formule. L’identification n’est réelle que si l’apprenant intègre déjà les informations délivrées dans un projet dans lequel il s’inscrit. Il est nécessaire qu’il y ait utilisation des informations pour arriver à une signification, c’est-à-dire compréhension.
« C’est ce processus d’interaction entre l’identification et l’utilisation qui est générateur de signification » – Page 54
« Car cette interaction, qui n’est qu’une nouvelle manière de décrire ce qui se joue, dans l’histoire d’un sujet, entre lui et le monde, est la dynamique même de tout apprentissage. » – Page 58
(1) « Apprendre…, oui, mais comment » – Philippe Meirieu – ESF éditeur – 17ème édition – Paris 1999