Par Jacques Cartier – Consultant Expert International – Auditeur Qualiopi -Mentor Evaluateur chez OpenClassrooms – Mentor Evaluateur chez Digital Trainer – Expert associé au Forum Mondial Heracles – Ancien Expert auprès de la Mission du Numérique pour l'Enseignement Supérieur – Membre de Compética (Projet de développement de partenariat financé par le conseil de recherches en sciences humaines du Canada) – Enseignant honoraire (Université de Franche Comté – Unité de Formation et de Recherche Sciences du Langage, de l'Homme et de la Société – France)
Quelle urgence peut-il y avoir aujourd’hui à évoquer un tel sujet ? Est-ce parce que ma propre vie ressemble à un labyrinthe avec ses impasses, ses retours en arrière, cette approche d’un centre jamais plus éloigné que lorsque j’ai cru l’atteindre ? C’est bien plus que cela. Tel le pèlerin immobile des couvents ou le joueur de Doom, l’homme moderne est en passe de devenir un nomade virtuel, voyageur de l’image et du simulacre, travaillant et consommant à domicile, naviguant sans guide à travers des réseaux d’information et de pouvoirs, rêvant d’appartenir à la future élite des nomades de luxe, randonneurs de tous les plaisirs, créateurs de tous les réseaux, qui, demain, dicteront leurs valeurs au reste de la planète.
Comprendre le labyrinthe deviendra bientôt essentiel à la maîtrise de la modernité. »
Jacques Attali – Chemins de sagesse, traité du labyrinthe – Fayard – page 30
Remarque : mon ouvrage chez Edilivre – « Itinéraire numérique d’un formateur d’adultes ou Le Voyage d’un saltimbanque funambule » :https://youtu.be/qTTYYdt_geM
Depuis de nombreuses années, j’écris de façon régulière sur mon blogue « espace-formation.org« .
C’est un endroit privilégié pour évoquer sa pratique pédagogique, la questionner, la remettre en cause.
L’idée m’est venue récemment à l’esprit de faire un ouvrage papier avec ces écrits en ligne. Quand je dis papier, j’inclus aussi les versions numériques en PDF et EPUB.
Vous vous dites alors que faire un livre, ça doit être galère, coûter cher, … Vous auriez tendance à abandonner avant d’avoir fait le premier pas.
De nombreux éditeurs en ligne vous aident à franchir le Rubicon. Vous leur soumettez votre manuscrit, une semaine ou deux se passent, puis on vous donne une réponse positive et négative.
Si elle est positive, vous entrez alors dans le vif du sujet !
Vous allez commencer par signer un contrat en bonne de due forme : lisez-le bien et soyez vigilants sur votre droit d’auteur et les conditions financières de vente de votre production. Si vous connaissez bien un libraire, demandez-lui conseil sur les contenus de ce document qui, une fois signé, va vous engager pour un certain temps.
Vous passez à la phase corrections utiles après relecture : engagez vos amis et proches dans cette activité. En effet, on laisse toujours des coquilles malgré lectures et relectures.
Vous allez trouver des phrases bancales, des redites, des mots disparus, des inversions de lettre (fromation au lieu de formation !), … Ce moment est assez long à réaliser, mais c’est un passage obligé. Attention à la tendinite à l’épaule droite car vous tenez mal votre souris !
Vous avez le droit à un ou deux envois de votre manuscrit corrigé. Après, chaque modification sera payante. Soyez vigilant, car la stratégie de l’éditeur (on peut le comprendre) est de vous proposer des options payantes nombreuses et variées :
une couverture stylisée
une publicité sur les réseaux sociaux
une version epub diffusée par de grands groupes (Amazon, Fnac, …)
…
Réfléchissez à ce que vous allez choisir et regardez si votre porte monnaie le permet !
Alors vient le moment du premier exemplaire papier que vous avez entre les mains ! Oui, vous êtes un peu fier de feuilleter ce livre émanation des articles de votre blogue !
Bon, d’accord, le vendre, c’est pas gagné. Comment faire votre promotion ?
Une vidéo sur les réseaux sociaux par exemple :
Et un courriel à vos amis, vos contacts professionnels annonçant la publication en version epub :
Je suis heureux de vous annoncer que mon livre Itinéraire numérique d’un formateur d’adultes ou Le Voyage d’un saltimbanque funambule est maintenant publié et mis en vente sur Edilivre.
Vous pouvez vous le procurer dès maintenant en version papier ou numérique (format .pdf) à cette adresse :
D’ici 60 jours, il sera mis en vente aussi en version « epub » sur les principaux libraires en ligne à savoir Fnac.com, Chapitre.com, Amazon… En parallèle son dépôt sera réalisé par l’éditeur à la BnF.
De plus, tous les libraires de France, Suisse et Belgique pourront également le commander à travers Dilicom ou directement auprès d’Edilivre.
Et si vous preniez mon ouvrage en ligne comme livre de chevet ?
Son titre est « Itinéraire numérique d’un formateur d’adultes ». Vous allez voyager avec moi sur une vingtaine d’années à propos du travail quotidien de consultant que je fais et d’enseignant que j’ai été.
« Dérapé ! La grand-voile et le génois sont bordés pas à pas au winch. Le voilier quitte le mouillage bâbord amures, au près bon plein. Nous reprenons du hale-bas de bôme, choquons un peu de grand-voile et nous voilà faisant route au 180. Le vent est établi à force 3 ce qui nous donne facilement un 6 nœuds. Les écoutes sont lovées dans le cockpit, les pare-battages rangés. Nous lofons un peu pour faire route sur un amer qui va nous permettre de faire du homing. Nous pourrons alors abattre en grand, peut-être en empannant, si le vent et la mer le permettent. J’apprécie ce nouveau bateau sans bastaques, virements et empannages sont plus simples à manier. Il est ardent, le barreur est vigilant pour ne faire finir bout au vent… »
Je suis un passionné de voile. Ce paragraphe est parlant pour moi et me rappelle de nombreuses situations vécues en croisières à la voile et sur mon voilier actuel « Pen Guen ». Mais, vous n’êtes pas marin, vous avez d’autres passions. Ce paragraphe est certainement « du chinois » pour vous. Il y a un nombre important de mots que vous ne connaissez pas !
En va-t-il de même avec l’utilisation du numérique dans la pratique du formateur ? Je fais un test :
« Tu te connectes avec Firefox de préférence. Si tu es dans l’établissement de formation Untel, vérifie tes réglages car il y a un proxy et je ne suis pas sûr qu’il soit en DHCP. Leur plateforme est Moodle en version 3.1. Tu devrais avoir le statut « enseignant » dans le cours. C’est conseillé de déposer les fichiers en .ODT, .DOCX et .PDF.Si tu scénarises un peu plus avant, la plateforme accepte le format SCORM 1.2. Ce sera simple pour toi de déposer l’archive .ZIP. L’accès à tes parcours sera parfois lent car la bande passante n’est pas terrible. Les apprenants ont tous un login et un password (connexion SSL) fourni par l’ENT de la maison… »
Pour que le formateur entre dans une dynamique de l’utilisation du numérique, quelles sont les compétences de départ nécessaires ?
Doit-il être un utilisateur quotidien de son ordinateur ? Utiliser la messagerie, naviguer sur la Toile, gérer son compte en banque, acheter en ligne, communiquer en synchrone. Doit-il être compétent dans l’utilisation de logiciels, comme une suite bureautique par exemple ?
On peut parler de « Littératie numérique ». Pour fouiller cette notion complexe, je vous renvoie sur le site canadien « HabiloMédias » (Le centre canadien d’éducation aux médias et de littératie numérique) à l’adresse suivante :
Je m’aperçois que mon utilisation quotidienne de cet outil prend de plus en plus le dessus sur l’utilisation de mon ordinateur portable. Comme Vous, je consulte mes courriels, la météo car j’habite à 900 m d’altitude et la neige arrive, la presse, … Lorsque je vais dans mon sous-sol, la fonction lampe me rend bien des services. La boussole aussi parfois lors de mes randonnées, …
Bref, la liste est longue !
J’utilise comme formateur consultant plusieurs plateformes de formation. Elles sont programmées pour un affichage smartphone. Je peux ainsi consulter facilement les contenus des cours, écrire un message dans un forum, …
Malgré tous ces usages qui traversent toute la société, on voit poindre (à nouveau) l’interdiction de ce mini-ordinateur à l’école. Mais pourquoi ?
J’ai eu, comme professeur de collège, à intervenir une fois avec un jeune élève de quatrième qui écrivait un SMS en cachant son appareil sous sa table de classe. Je lui ai demandé de finir son message et de ranger son téléphone.
Interrogeons-nous quelques instants sur les utilisations pédagogiques de cet outil que pratiquement tous les élèves ont en main :
– Prendre des photos que l’on inclut dans une présentation faite devant le groupe classe ;
– Insérer des vidéos sur la façon d’utiliser en sécurité la perceuse de l’atelier ;
– Enregistrer des commentaires réflexifs en audio suite à une recherche faite sur Internet ;
– Visualiser le contenu du cours déposé sur l’espace numérique de travail depuis son domicile (ou ailleurs) et interagir dans un forum à thème ;
– …
J’arrête là ce listing incomplet des possibles pour dire qu’il serait dommage de se passer d’un tel moyen de parfaire ses propres apprentissages.
Quelques consignes simples suffisent à gérer les usages :
– Mettre son appareil en mode vibreur ;
– Répondre à un message durant le temps de récréation ;
– Apprendre à respecter, avec l’aide de ses professeurs, le droit à l’image ;
– …
Ce sont des apprentissages qui font partie des référentiels nationaux du B2i (Brevet Informatique et Internet école, collège, lycée) et aussi du C2i (Certificat Informatique et Internet) au niveau de la licence à l’université.
Sous-titre : « Formation entièrement à distance, vue de l’esprit ? »
Bonjour à Vous,
Je souhaite vous faire part d’une réflexion à propos du montage d’une formation entièrement à distance concernant l’utilisation du traitement de texte.
J’observe dans mes animations pédagogiques, en France et ailleurs, que la quasi-totalité des personnes utilise le traitement de texte comme une machine à écrire.
Presque personne n’utilise les automatismes propres à ce logiciel qui « traite de l’information ». Combien ai-je rencontré de jeunes doctorants ou docteurs qui ont tapé leur thèse « à la main » sans que, par exemple, la table des matières ne se génère automatiquement !
Au lieu que le mémoire ou la thèse soit un moment privilégié de la fin d’un cursus d’études, que la rédaction du rapport d’activité soit un moment d’expertise pour la (le) secrétaire dans une entreprise, cette époque se transforme parfois en véritable calvaire.
Principe de la modalité ouverte et à distance
Le stage en salle (15 personnes, 15 ordinateurs, un formateur volontaire mais un peu dépassé par les demandes d’aide) ne semble pas répondre aux besoins. Je pense qu’il faut individualiser, travailler sur les documents de la personne en l’accompagnant au plus près.
Le tout distance est ainsi la modalité qui semble la plus pertinente :
– Ouverture permanente au dispositif ;
– Choix d’un quota d’heures d’accompagnement modulable en fonction des besoins ;
– Individualisation du parcours, travail sur les documents gérés par la personne au quotidien ;
– Pas de déplacement ni d’hébergement ;
– Clientèle non limitée à un territoire géographique réduit. (Public francophone ou non)
On peut imaginer écrire le parcours en anglais (ou autres langues) pour augmenter le nombre possible de personnes intéressées.
Réflexion sur le rôle du formateur accompagnateur
– Il met à disposition des contenus qu’il a conçus et qui sont les éléments théoriques fondamentaux ;
Ces ressources restent sa propriété ou sont cédées à l’organisme de formation qui les place sur sa plateforme.
– Il accompagne chaque apprenant (avec ses outils de communication et/ou ceux de l’organisme de formation) sur une durée déterminée et sur la base d’un quota d’heures acheté à l’organisme de formation.
L’organisme finance uniquement l’accompagnement du formateur, s’occupe de la gestion des inscriptions et des aspects financiers.
Exemple de formation possible
J’ai produit un parcours sur Word que je vous place en lien dans lequel la vidéo prend une grande place pour aider l’apprenant à comprendre les notions essentielles.
Ce parcours est sous CopyRight.
Remarque : je suis en train de finaliser un parcours du même type « Document long et complexe avec Word » et un autre d’initiation à Excel.
Je reste à votre disposition pour évoquer la mise en place éventuelle par vos services, votre centre de formation, votre université, votre école, …, d’un parcours de ce type.
« Un saltimbanque est un artiste du spectacle de rue ( spectacle vivant). Il fait toutes sortes de tours et joue de l’étonnement pour amuser le public dans les foires. Les troupes d’artistes se produisaient de ville en ville sous l’Ancien Régime. Les prestations étaient diverses, du montreur d’ours aux dramaturges itinérants qui allaient donner à la littérature française ses lettres de noblesse. »
J’ai le sentiment de jouer ce rôle dans mon quotidien de formateur occasionnel. Je fais des tours pour captiver mes apprenants, le pitre pour donner du piment à une situation pédagogique. Le clown, un peu, faut pas trop exagérer…
Je suis nomade et vais de ville en ville pour animer mes formations. Je fais un peu de spectacle de rue en faisant participer mon public, pour qu’il s’investisse dans sa propre formation. Je ne forme pas les gens, ce sont eux qui se forment.
Oui, je ne parle pas en alexandrins comme un comédien de la tragédie classique, mais je soigne mon langage en l’adaptant à mon public. Imaginez que je présente les contenus de la formation en alexandrins et que personne ne le remarque. Je pense à Gérard Depardieu dans le film « Cyrano de Bergerac » de Jean-Paul Rappeneau !
Je fais du spectacle vivant car je joue sur des registres d’expression artistiques comme le théâtre, les arts du cirque, les arts de la rue, les arts de la marionnette, …
Je vous donne un exemple : lorsque j’ai le sentiment que l’attention de mon groupe chute, je chante la chanson « Ainsi font, font, font » en bougeant mes mains au-dessus de ma tête comme si je tenais des marionnettes. Je vous assure que vous ramenez le public à sa tâche !
Certes, cela ne plaît pas à tout le monde. Une personne est restée une fois dans la salle pour s’adresser à moi en privé. Elle m’a dit avoir été choquée par ma prestation du « Ainsi font, font, font ». Je me suis dit alors que la liberté pédagogique du formateur est ténue. Peut-être du fait que des personnes ont une représentation très normée de son rôle : la personne qui sait, qui va m’enseigner.
J’ai envie d’assumer ce rôle d’artiste que le formateur peut endosser. Ne pas se prendre trop au sérieux tout en étant très vigilant pour que les apprentissages se fassent. Un peu « fou du roi », mais pas si fou car le fou du roi est souvent son conseiller.
Et la danse ? Je vous sens tendus tout d’un coup. Le voilà qui va danser au milieu de la salle de formation. Bon d’accord, peut-être pas jusque-là. Quoique, j’ai le sentiment parfois quand je présente une notion avec un diaporama de faire des pas de deux avec une cavalière imaginaire pour capter l’attention de mon auditoire. Notre formateur (Jacques) nous a dit qu’il se baladait dans l’amphithéâtre de son université avec un micro-cravate. Je le vois bien faire des sauts de cabri dans les allées de la salle devant ses étudiants un peu surpris !
C’est vrai qu’il est un peu cabotin le Jacques ! Ça me plaît bien !