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En fait, je suis un formateur saltimbanque !

Définition du mot sur Wikipédia :

« Un saltimbanque est un artiste du spectacle de rue ( spectacle vivant ). Il fait toutes sortes de tours et joue de l’étonnement pour amuser le public dans les foires. Les troupes d’artistes se produisaient de ville en ville sous l’Ancien Régime. Les prestations étaient diverses, du montreur d’ours aux dramaturges itinérants qui allaient donner à la littérature française ses lettres de noblesse. »

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saltimbanque

J’ai le sentiment de jouer ce rôle dans mon quotidien de formateur. Je fais des tours pour captiver mes apprenants, le pitre pour donner du piment à une situation pédagogique. Le clown, un peu, faut pas trop exagérer…

Je suis nomade et vais de ville en ville, de classe virtuelle en classe virtuelle pour animer mes formations. Je fais un peu de spectacle de rue en faisant participer mon public, pour qu’il s’investisse dans sa propre formation. Je ne forme pas les gens, ce sont eux qui se forment. Facile à dire, pas toujours facile à faire !

Oui, je ne parle pas en alexandrins comme un comédien de la tragédie classique, mais je soigne mon langage en l’adaptant à mon public. Imaginez que je présente les contenus de la formation en alexandrins et que personne ne le remarque. Je pense à Gérard Depardieu dans le film « Cyrano de Bergerac » de Jean-Paul Rappeneau !

Je fais du spectacle vivant, car je joue sur des registres d’expression artistiques comme le théâtre, les arts du cirque, les arts de la rue, les arts de la marionnette, …

Je vous donne un exemple : lorsque j’ai le sentiment que l’attention de mon groupe chute, je chante la chanson « Ainsi font, font, font » en bougeant mes mains au-dessus de ma tête comme si je tenais des marionnettes. Je vous assure que vous ramenez le public à sa tâche !

Certes, cela ne plaît pas à tout le monde. Une personne est restée une fois dans la salle pour s’adresser à moi en privé. Elle m’a dit avoir été choquée par ma prestation du « Ainsi font, font, font ». Je me suis dit alors que la liberté pédagogique du formateur est ténue. Peut-être du fait que des personnes ont une représentation très normée de son rôle : la personne qui sait, qui va m’enseigner.

J’ai envie d’assumer ce rôle d’artiste que le formateur peut endosser. Ne pas se prendre trop au sérieux tout en étant très vigilant pour que les apprentissages se fassent. Un peu « fou du roi », mais pas si fou, car le fou du roi est souvent son conseiller.

Et la danse ? Je vous sens tendus tout d’un coup. Le voilà qui va danser au milieu de la salle de formation. Bon d’accord, peut-être pas jusque-là. Quoique, j’ai le sentiment parfois quand je présente une notion avec un diaporama de faire des pas de deux avec une cavalière imaginaire pour capter l’attention de mon auditoire.

Ça m’est arrivé de me balader dans l’amphithéâtre de mon université avec un micro-cravate. Je faisais des sauts de cabri dans les allées de la salle devant mes étudiants un peu surpris !

C’est vrai que je suis un peu cabotin !

Ça me plaît bien !

Jacques Cartier – www.jacques-cartier.fr – www.espace-formation.eu

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Extrait de mon ouvrage « Itinéraire numérique d’un formateur d’adultes ou Le Voyage d’un saltimbanque funambule » (1)

Je suis un formateur lambda, j’ai un métier à côté, j’assure quelques formations pour un organisme privé. Je suis un formateur occasionnel.

J’aime bien la formation dans une salle de formation, en contact direct avec les stagiaires que l’on nomme « apprenants » dans le jargon de mon organisme de tutelle.

Depuis peu, on me demande (avec une insistance douce) d’introduire de la distance dans ma pratique. J’ai compris que ma formation ne se déroulera plus entièrement en présence, qu’il y aura des moments « à distance ».

Je n’ai pas bien saisi au début ce que l’on me demandait. Et puis, que faire à distance ?

J’ai pris le taureau par les cornes, parce que j’aime bien faire ce job qui m’apporte des satisfactions et un peu de beurre dans mes épinards.

J’ai choisi une séquence pédagogique qui « marche » bien. J’entends par là que j’ai le sentiment que les apprenants aiment bien les contenus et la façon dont je les aborde.

J’ai ainsi réfléchi à ce que je pouvais mettre à distance. Ce qui m’est venu en premier à l’esprit, ce sont des contenus à lire que je peux mettre en ligne au format PDF par exemple. Les personnes lisent le document avant de venir en journée présentielle. Elles font ainsi une activité en amont de la date prévue du regroupement, elles ne sont pas blanches comme neige, ignorantes des contenus que nous allons aborder.

J’ai lu des trucs récemment sur la « classe inversée ». Ça doit s’en approcher… Je n’ose pas trop demander à des collègues chevronnés de peur de passer pour un béotien de la pédagogie !

Mais bien vite, des personnes me contactent car elles ne comprennent pas tout ce qui est écrit dans le fichier PDF. C’est vrai que certains passages sont un peu hermétiques.

Je les aide par courriel et parfois directement au téléphone. C’est sympa à faire, la relation est directe, personnalisée. Mais ça prend du temps. Mon épouse me demande si je suis payé pour faire cela…

Des amis, des collègues me disent que je fais de la formation à distance. Je ne sais pas si c’est vrai, mais en tout cas, ça m’intéresse drôlement !

Jacques Cartier

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(1) Mon ouvrage chez Edilivre – « Itinéraire numérique d’un formateur d’adultes ou Le Voyage d’un saltimbanque funambule » : https://youtu.be/qTTYYdt_geM

Publication de mon livre

Publié: 23 septembre 2018 dans Lectures
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Bonjour à Vous,

Je suis heureux de vous annoncer que mon livre Itinéraire numérique d’un formateur d’adultes ou Le Voyage d’un saltimbanque funambule est maintenant publié et mis en vente sur Edilivre.

Vous pouvez vous le procurer dès maintenant en version papier ou numérique (format .pdf) à cette adresse :

Lien : https://tinyurl.com/y85uxzdy

D’ici 60 jours, il sera mis en vente aussi en version « epub » sur les principaux libraires en ligne à savoir Fnac.com, Chapitre.com, Amazon… En parallèle son dépôt sera réalisé par l’éditeur à la BnF.

De plus, tous les libraires de France, Suisse et Belgique pourront également le commander à travers Dilicom ou directement auprès d’Edilivre.

Bien à Vous,

Jacques Cartier – http://www.jacques-cartier.frhttp://www.espace-formation.eu

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PaternitéPartage selon les Conditions Initiales Certains droits réservés par luc legay

Être formateur aujourd’hui, est-ce possible sans être un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout numérique ?

Un peu ? Les formateurs sont numériques sans le savoir. Ils utilisent pratiquement tous le diaporama pour présenter des idées à l’écran.

« Vous nous faites un PowerPoint ! », « Vous nous le laissez comme trace de votre intervention. »

Le diaporama est un logiciel qui fait appel à des habilités de manipulation de fichiers (textes, images, sons, vidéos), une aisance d’utilisation du vidéoprojecteur.

Beaucoup ? Certainement oui, car la tendance est très marquée à l’utilisation de modalités hybrides, incluant présence et distance, asynchrone et synchrone. L’employabilité du formateur est de plus en plus soumise à ses capacités à jouer sur les deux tableaux présence / distance.

Passionnément ? C’est toujours un peu risqué car le numérique risque de prendre le dessus sur les habilités du formateur : sa capacité à communiquer, à animer les groupes, à accompagner. Mais le mythe de la technologie éducative remplaçant l’intervenant a toujours des adeptes.

A la folie ? On court le risque de ne pas être employé pour animer une formation dans ce cas !

Pas du tout ? Cela semble un peu décalé par rapport à l’évolution des solutions offertes par le numérique dans les tâches quotidiennes. Ne serait-ce que stocker les fichiers utilisés lors d’animations de formations. Ils peuvent être mis en ligne et directement utilisables par les apprenants. Souplesse vers le zéro papier…

*

Ne faut-il pas parler d’une « identité numérique » du formateur, de sa capacité à utiliser le numérique à bon escient ?

On pourrait faire une sorte de portrait du formateur numérique en allant du plus simple au plus complexe :

  • Habilité à utiliser la messagerie électronique dans le respect de la nétiquette. Messages bien écrits, réponses faites sous 48 h au maximum, empathie permanente dans l’accompagnement des apprentissages, respect des personnes apprenantes, … ;
  • Production de documents numériques soignés dans le respect du droit d’auteur (traitement de texte, diaporama, carte conceptuelle, …) mis à disposition des apprenants ;
  • Utilisation d’une plateforme de formation sur laquelle les contenus sont déposés par une équipe de production. Le formateur les utilise en apportant son savoir-faire ;
  • Utilisation d’une plateforme de formation sur laquelle le formateur crée les contenus et les activités à partir des outils fournis par la plateforme. Il devient à ce moment-là un producteur de contenus ;
  • Utilisation d’un logiciel auteur : le formateur est équipé de ce type de logiciel pour produire les contenus de A à Z, incluant du texte, des images, du son, de la vidéo.

L’identité numérique du formateur s’enrichit au cours du temps. Elle peut aussi se traduire dans l’achat d’un nom de domaine (prénom-nom.fr par exemple), la création d’un site, l’utilisation d’une plateforme personnelle hébergée chez un prestataire de services, de réseaux sociaux professionnels, …

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Image en CC0 sur https://pixabay.com/fr/pr%C3%A9sentation-entra%C3%AEneur-tuteur-407291/

J’ai mission depuis quelques mois de former des formateurs occasionnels pour le compte d’une grande entreprise.

Ces personnes ont été repérées pour la qualité de leur travail et leur aptitude à communiquer. L’entreprise leur propose ainsi de devenir formateur occasionnel pour former par exemple des primo arrivants qui entrent dans le métier. Un recrutement de 1000 personnes est prévu cette année sur un métier particulier !

La plupart des impétrants n’ont jamais joué le rôle de formateur et gardent une vision de l’enseignement issue de la scolarité du primaire et du secondaire.

Ce souvenir plus ou moins ancien fige souvent la relation formateur / formé dans un modèle descendant du maître à l’élève. Le premier réflexe de ces futurs intervenants est de privilégier le mode expositif. Ce n’est pas un hasard si leur outil premier est le diaporama.

Communiquer

La première difficulté rencontrée concerne la façon de communiquer avec l’assemblée présente : la façon de regarder le public, de poser sa voix, la façon de bouger et d’occuper l’espace de la salle. Beaucoup de personnes reconnaissent que c’est la principale difficulté.

Au formateur d’inventer des mises en situation au cours desquelles il sera possible de « travailler » cette communication avec le public présent.

Concevoir les contenus

L’organisme de formation fournit beaucoup de supports « prêts à l’emploi ». Les formateurs qui sont déjà intervenus reconnaissent la qualité des supports mais aussi leurs limites. Ils sont parfois trop exhaustifs et obligent le formateur à les « pédagogiser ».

Commence alors un travail de conception ou de modification des contenus. C’est là que j’interviens pour faire réfléchir sur le fait que les situations pédagogiques qui utilisent ces ressources doivent être variées pour éviter de trop longs discours bloquant le formateur dans ses propres supports. Nous passons alors en revue les différentes méthodes pédagogiques.

La formulation des objectifs pédagogiques est un moment clé. On s’aperçoit que pour un débutant, c’est un exercice de style difficile. Il faut fournir des outils d’aide sous forme de grille préétablie, d’utilisation claire de la taxonomie de Bloom, …

Animer la formation

Il semble important que le formateur occasionnel analyse bien le contexte de son intervention. Quelle est la place de la formation dans la vie de l’entreprise, quel est le rôle du formateur, quel est le public à former, … ?

Former ses pairs est une difficulté supplémentaire. Comment le statut de formateur occasionnel est-il appréhendé par les formés, quelle est la légitimité de leur collègue à assurer ce rôle ?

Et puis dans le cas d’une formation d’un ou plusieurs jours, de plusieurs mois, comment gérer le temps, le déroulement des activités, l’espace salle de formation, le matériel utile (y compris des ordinateurs1), la communication entre les personnes ?

  1. les organismes de formation insistent de plus en plus sur l’introduction du numérique dans la formation. En présence et aussi à distance y compris la classe virtuelle.

En préparant mes contenus de formation, je suis tombé sur un document (sur la toile) que j’ai trouvé très pertinent. Il s’intitule « Guide des bonnes pratiques du formateur occasionnel ».

En voici le lien : http://extranet.ucanss.fr/contenu/public/EspaceRessourcesHumaines/pdf/FormationProfessionnalisation/Guides_FP/160203_Guide_bonnes_pratiques_2016.pdf

En animant ces formations de formateurs occasionnels, la nécessité d’une formation approfondie m’apparaît clairement. Quand je pense qu’il y a quelques années les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres avaient été supprimés, comme si le métier d’enseignant (ou de formateur) ne nécessitait pas de formation spécifique !

Jacques Cartier – www.jacques-cartier.frwww.espace-formation.eu

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https://goo.gl/images/XQFHpA

« L’apprenant au centre du dispositif » : c’est une expression consacrée pour définir une qualité première d’un dispositif de formation performant.

Et si, pour une fois, pour un court instant, on mettait en avant « Le formateur au centre dispositif » !

Les organismes de formation, pour lesquels je travaille sous forme de missions, me disent que les appels d’offres qu’ils reçoivent stipulent que les formations à assurer doivent de plus en plus proposer une multi modalité, de la présence / distance.

Mais quid de la mise en place de ce nouveau paradigme qui inclut une part non négligeable de numérique ? La présence d’une plateforme de formation, la création de ressources multimédia, l’utilisation d’outils de communication comme la classe virtuelle, …

Et il ne faut pas se limiter aux aspects techniques car les aspects pédagogiques sont encore plus complexes à imaginer : que faire en ligne, que faire faire aux apprenants, comment communiquer, comment accompagner, … ?

Parfois, je trouve que les organismes de formation ne prennent pas suffisamment conscience qu’il est important de former leur pôle de formateurs à ce nouveau challenge. Ils ont tendance à laisser venir, à imaginer que les formateurs vont s’y mettre naturellement car c’est leur métier après tout !

Oui, mais ne s’agit-il pas d’une nouvelle professionnalité qu’il est impératif qu’ils acquièrent et non pas seulement d’une dextérité à utiliser des outils numériques ?

Ils doivent accompagner leurs apprenants lors des phases à distance. Ils deviennent ainsi des tuteurs à part entière. Ce nouveau rôle ne s’improvise pas. Le bon sens n’est pas toujours synonyme de réussite.

Il est demandé aux formateurs de créer des ressources (textes, images, vidéos, …) à déposer sur une plateforme. Mais avec quels outils de scénarisation ? On ne peut pas se contenter de déposer des fichiers .PDF même si leurs contenus sont très pertinents. Des liens vers des sites, des images, des vidéos sont devenus des médias incontournables sur le web 2.0. Alors quels outils fournir aux formateurs pour les aider à scénariser ces ressources enrichies ?

Et ces ressources, sont-elles libres de droits ? Ce sujet est très sensible. La quasi-totalité des formateurs (et des enseignants) dont j’ai la charge ne se soucie pas suffisamment du droit d’auteur. Comme si la Toile était un espace ouvert à tous vents, les ressources présentes disponibles d’un simple clic, auberge espagnole de contenus !

Si un formateur produit un parcours de formation de qualité pour l’organisme dont il dépend et qu’il s’avère que nombre de documents sont sous copyright, cela peut devenir fâcheux pour les responsables du dispositif. L’image de marque risque d’être flétrie.

Il est demandé aussi à mes collègues formateurs d’utiliser la classe virtuelle pour travailler en synchrone avec des apprenants disséminés géographiquement. Là encore, il faut un peu de « bouteille » pour animer ce genre de réunions. Comment cette classe s’intègre-t-elle dans le curriculum de formation, quid de sa création, de son animation, de la place des apprenants dans son déroulement ?

Vous le voyez, laisser les formateurs un peu livrés à eux-mêmes n’est pas un service à leur rendre. L’organisme de formation doit prendre en main la gestion d’une nouvelle professionnalisation de ses acteurs qui sont sur le terrain en lien direct avec les apprenants.

« Le formateur au centre du dispositif », un passage obligé !

Jacques Cartier – www.jacques-cartier.fr

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Dans ma pratique quotidienne de consultant spécialisé dans l’utilisation du numérique en formations initiale et continue, j’observe que parfois, des organismes de formation voudraient que leur pôle de formateurs passe du tout présentiel à l’hybride (présence / distance) comme ça d’un « simple clic ».

C’est aller vite en besogne et ne pas prendre le temps de la réflexion sur les spécificités de l’introduction du numérique dans la pratique des formateurs. Je perçois un changement important à opérer dans la professionnalité des acteurs.

On pourrait établir trois catégories de changements :

  1. Les aspects techniques

L’hybridité induit l’utilisation d’outils de communication. Par exemple la classe virtuelle qui prend de plus en plus de place dans les dispositifs du fait de son ubiquité. Mais préparer / animer une classe virtuelle est un exercice de style qui ne tolère pas l’approximation. Créer la classe, préparer les contenus, inviter les participants, animer les échanges, …

Et puis les aléas techniques qui peuvent polluer la qualité de la rencontre. Le formateur doit avoir un peu de « bouteille » pour bien mener les choses.

2. Les aspects pédagogiques

Ce n’est pas l’outil qui fait les contenus et qui remplace le rôle pédagogique du formateur. Celui-ci doit se questionner sur la façon dont la classe virtuelle s’inscrit dans le curriculum de formation. Elle vient après un présentiel, après un travail sur un forum à thème. Elle prépare le futur présentiel, les activités individuelles et/ou collaboratives que les participants vont vivre, …

Le formateur doit ainsi inventer de nouvelles façons de travailler car il n’a pas les apprenants « sous la main » en salle 245 de 9 h à 17 h. Le formateur devient un « formateur chercheur » qui ré-invente des pans entiers de sa pédagogie.

En ce qui me concerne, le numérique a transformé mon métier d’enseignant. J’étais certainement dans un contexte de routines (1) bien établies en salle de cours. Sur ma plateforme, il m’a fallu écrire les objectifs de la formation, les consignes de travail à réaliser, imaginer les activités à distance, …

3. L’identité numérique

Le formateur numérique travaille en ligne, parfois entièrement à distance. Il se construit une identité numérique spécifique. Par exemple, il s’achète un nom de domaine qui qualifie son statut sur le Toile, il fait attention à ne pas mélanger en ligne vie privée et vie professionnelle, il se préoccupe de l’utilisation légale des ressources qu’il met à la disposition de ses apprenants.

Ce dernier point est très sensible car la plupart des personnes que je rencontre dans mes stages ne se préoccupent pas (du tout) de la légalité des contenus glanés ça et là sur Internet. Ce n’est pas une critique bas de gamme que je fais là. Je crois que les personnes pensent que le Toile est un lieu commun partagé en toute liberté. Combien de formateurs scannent des pages d’ouvrages, intègrent des images trouvées sur des sites, publient des morceaux choisis sans citer la source, …

J’essaie de les sensibiliser sur ce sujet en leur mettant à disposition un parcours de formation que j’ai écrit sur l’utilisation des licences Creative Commons : http://jacques-cartier.fr/utiliser_ressources_legalite/parcours/

Bien à Vous,

Jacques Cartier – www.jacques-cartier.frwww.espace-formation.euwww.espace-formation.biz

  1. Le mot routine n’est pas péjoratif, je l’emploie au sens de procédures bien rodées que l’on répète au quotidien.

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Estavayer le lac (canton de Fribourg – Suisse) par grand froid
Par Seb65 (Travail personnel) [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Mes missions m’amènent à rencontrer des organismes de formations divers et variés, des formatrices et formateurs de différents horizons.
Bien souvent, je perçois une frilosité à entrer dans une dynamique de formation à distance. Certes, l’idée est évoquée, étudiée, discutée. Mais le passage à l’acte est retardé, comme si on ne savait pas très bien par quel bout prendre le problème.

J’ai l’impression que les personnes focalisent beaucoup sur l’outil plateforme en se disant qu’elles ne seront pas capable de le gérer. L’organisme dispose fréquemment de la plateforme Moodle qui semble être une usine à gaz pour les futurs utilisateurs.

Je leur montre alors l’outil « étiquette » de cette plateforme qui permet de faire plein de choses dans un contexte de bureautique. En intégrant par exemple un lien vers un site, une vidéo, une image, …

Et je dédramatise aussi en indiquant que les savoirs du formateur pour un contenu présentiel se retrouvent en ligne : objectifs, pré-requis, évaluation, …

Ainsi, lors d’une formation, je pense qu’il faut rapidement mettre les personnes dans le bain, en leur donnant dans un cours Moodle par exemple le statut d’enseignant qui autorise la création et publication de contenus.

Et très vite, tout le monde se sent à l’aise, la glace est brisée, la frilosité fait place à un début d’engagement.

Jacques Cartier
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 Je vous propose un parcours de formation / réflexion sur le thème de l’opportunité pour le formateur lambda de se saisir de l’utilisation du numérique dans sa pratique au quotidien.
Le formateur aujourd’hui, peut-il se passer du numérique ? L’organisme qui l’emploie fait souvent le forcing pour « l’inviter » à entrer dans cette pratique. Parfois en le caressant dans le sens du poil, parfois en le mettant au pied du mur.
Mais est-ce aussi simple ? J’ai écrit ce parcours de formation réflexion pour mener une réflexion sur les tenants et aboutissants du cheminement nécessaire à ce qui est certainement une transformation profonde des pratiques.

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« En tant que formateur, comment saisir l’opportunité du numérique ? »

C’est le thème que l’on me demande de traiter pour un organisme de formation à Montpellier. (Début octobre 2015).

Je me pose la question de la façon d’évoquer ce vaste sujet en une heure et demie sans laisser les personnes présentes sur leur faim à l’issue de mon intervention. Il me semble ainsi pertinent de leur mettre à disposition un parcours de formation qu’elles pourront réutiliser à leur rythme après cette journée de formation, si les contenus leur semblent pertinents.

Lors du présentiel, je fais une introduction aux notions qui semblent incontournables, je m’appuie sur le parcours que je mets à disposition.

Le public est composé de formateurs occasionnels. Des personnes qui, en fait, interviennent quelques heures ou dizaines d’heures par an comme formatrices. Ce n’est pas leur métier, ce n’est pas non plus leur tasse de thé. Elles sont un peu électrons libres, employées de façon épisodique par l’organisme de formation.

L’organisme, lui, se tourne de plus en plus vers l’utilisation de l’hybride dans ses actions de formations. Il souhaite que les occasionnels introduisent pas à pas du distant dans leurs pratiques. Tout le monde semble un peu gêné aux entournures pour se lancer dans cette nouvelle aventure. Comment former les occasionnels, que leur demander, quel pourcentage de formation mettre à distance ? Les formateurs, eux, se demandent ce que l’on va exiger d’eux, quid des compétences numériques à posséder ? Certains évoquent le fait qu’ils ne sont pas spécialement utilisateurs des technologies.

Il leur est dit qu’il faut changer leur pratique, que le frontal n’est plus de mise, qu’il faut partir des besoins des personnes, qu’il faut leur mettre à disposition en ligne des ressources, …

C’est beaucoup de choses pour un seul homme, comme ça, à chaud. C’est un peu déstabilisant pour le formateur lambda qui n’avait pas eu de journée de formation depuis longtemps ! Le changement proposé est double, car il concerne à la fois la pédagogie et l’utilisation du numérique.

Mais le projet est intéressant pour tout le monde, me semble-t-il. Pour l’organisme de formation qui repense la formation de ses formateurs en faisant évoluer les pratiques vers l’hybride, pour les formateurs qui ont à re-questionner leurs pratiques pour les faire évoluer en introduisant du numérique et de la distance.

Lien vers le parcours mis à disposition : http://www.jacques-cartier.fr/intervention_montpellier/

Ce parcours, comme souvent pour mes productions, est écrit à l’aide du logiciel auteur Exelearning et exporté en site web.

Il est régi par la licence Creative Commons: Licence d’attribution en partage identique et non commercial 4.0.

Jack, formateur occasionnel.

À suivre …

Lien vers les pages du petit roman : http://jacques-cartier.fr/roman/

© 2015 J. CARTIER