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J’ai mission depuis quelques mois de former des formateurs occasionnels pour le compte d’une grande entreprise.
Ces personnes ont été repérées pour la qualité de leur travail et leur aptitude à communiquer. L’entreprise leur propose ainsi de devenir formateur occasionnel pour former par exemple des primo arrivants qui entrent dans le métier. Un recrutement de 1000 personnes est prévu cette année sur un métier particulier !
La plupart des impétrants n’ont jamais joué le rôle de formateur et gardent une vision de l’enseignement issue de la scolarité du primaire et du secondaire.
Ce souvenir plus ou moins ancien fige souvent la relation formateur / formé dans un modèle descendant du maître à l’élève. Le premier réflexe de ces futurs intervenants est de privilégier le mode expositif. Ce n’est pas un hasard si leur outil premier est le diaporama.
Communiquer
La première difficulté rencontrée concerne la façon de communiquer avec l’assemblée présente : la façon de regarder le public, de poser sa voix, la façon de bouger et d’occuper l’espace de la salle. Beaucoup de personnes reconnaissent que c’est la principale difficulté.
Au formateur d’inventer des mises en situation au cours desquelles il sera possible de « travailler » cette communication avec le public présent.
Concevoir les contenus
L’organisme de formation fournit beaucoup de supports « prêts à l’emploi ». Les formateurs qui sont déjà intervenus reconnaissent la qualité des supports mais aussi leurs limites. Ils sont parfois trop exhaustifs et obligent le formateur à les « pédagogiser ».
Commence alors un travail de conception ou de modification des contenus. C’est là que j’interviens pour faire réfléchir sur le fait que les situations pédagogiques qui utilisent ces ressources doivent être variées pour éviter de trop longs discours bloquant le formateur dans ses propres supports. Nous passons alors en revue les différentes méthodes pédagogiques.
La formulation des objectifs pédagogiques est un moment clé. On s’aperçoit que pour un débutant, c’est un exercice de style difficile. Il faut fournir des outils d’aide sous forme de grille préétablie, d’utilisation claire de la taxonomie de Bloom, …
Animer la formation
Il semble important que le formateur occasionnel analyse bien le contexte de son intervention. Quelle est la place de la formation dans la vie de l’entreprise, quel est le rôle du formateur, quel est le public à former, … ?
Former ses pairs est une difficulté supplémentaire. Comment le statut de formateur occasionnel est-il appréhendé par les formés, quelle est la légitimité de leur collègue à assurer ce rôle ?
Et puis dans le cas d’une formation d’un ou plusieurs jours, de plusieurs mois, comment gérer le temps, le déroulement des activités, l’espace salle de formation, le matériel utile (y compris des ordinateurs1), la communication entre les personnes ?
- les organismes de formation insistent de plus en plus sur l’introduction du numérique dans la formation. En présence et aussi à distance y compris la classe virtuelle.
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En préparant mes contenus de formation, je suis tombé sur un document (sur la toile) que j’ai trouvé très pertinent. Il s’intitule « Guide des bonnes pratiques du formateur occasionnel ».
En voici le lien : http://extranet.ucanss.fr/contenu/public/EspaceRessourcesHumaines/pdf/FormationProfessionnalisation/Guides_FP/160203_Guide_bonnes_pratiques_2016.pdf
En animant ces formations de formateurs occasionnels, la nécessité d’une formation approfondie m’apparaît clairement. Quand je pense qu’il y a quelques années les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres avaient été supprimés, comme si le métier d’enseignant (ou de formateur) ne nécessitait pas de formation spécifique !
Jacques Cartier – www.jacques-cartier.fr – www.espace-formation.eu