Philippe Meirieu s’adresse aux jeunes enseignant(e)s qui débutent dans le métier.
Les meilleures compétences ont besoin d’un projet fort pour pouvoir être mises en application.
Certes, en début de carrière, on se focalise sur sa préparation de cours. On veille à peaufiner les choses. Mais n’est-il pas utile dès le début d’ajouter le projet à cet ensemble ?
« Car, tout étant supposé clarifié, tant dans les contenus à enseigner que dans les multiples tâches imposées par l’institution, vous savez bien – même si vous n’osez pas toujours l’avouer – qu’il y a « un reste ». Une dimension cachée, à la fois très personnelle et très universelle, qui touche au cœur même du « projet d’enseigner ». Une sorte de vibration particulière dont les professeurs sont porteurs et qui n’est plus réductible à la liste des compétences nécessaires pour enseigner que le son du violon n’est déductible de sa conception technique. Certes, il vaut mieux que le violon soit bien conçu et, à tout prendre, si l’on en a les moyens, jouer sur un Stradivarius. Mais un excellent violon, sans le talent du violoniste et l’attention des auditeurs n’est rien d’autre qu’un bel objet de décoration. Tout comme une liste de compétences qui n’est pas habitée par un projet. » (p. 9)
Meirieu, P, (2005), Lettre à un jeune professeur, Issy-les-Moulineaux : ESF éditeur.Il en va de même dans un dispositif de foad. On peut disposer des outils les plus sophistiqués, des animations dernier cri, le « reste » c’est la touche relationnelle du formateur. Ses qualités humaines, son « projet » sont essentielles à la bonne marche de la formation et à la qualité des apprentissages.