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Vous l’avez deviné, le titre de ce billet emprunte à un ouvrage du Claude Duneton (1) (Seuil – 1976) intitulé « Je suis comme une truie qui doute« . Dans cet écrit, Claude Duneton évoquait ses doutes quant à son métier d’enseignant. Je suis pris moi aussi de doutes concernant les Moocs.
Il ne s’agit pas d’un souci technique, la communication dopée par le web est un plus certain pour l’apprentissage en général.
Non, je suis sur le terrain de la réalité de l’apprentissage, au sens existe-t-il un réel apprentissage et pour qui ?
Le mot « massif » fait question. Plusieurs milliers de personnes inscrites, et au bout du compte combien d’apprenants qui apprennent ? Bien entendu je reconnais une plus-value à la mise à disposition d’un cours réalisé normalement en présentiel pour un groupe réduit dans un seul lieu. Ce cours peut bénéficier à un nombre de personnes autrement important. Mais il s’agit d’un cours ex-cathédra sans accompagnement particulier.
Il existe des Moocs dans lesquels les personnes travaillent par groupes tutorés. Ils ne peuvent pas être aussi massifs, car comment trouver le nombre de tuteurs ad hoc ? Et le budget ?
Le terme lui-même (Mooc) me gène un peu. Bien sûr, il est international et permet de toucher un public plus large. Nous avons néanmoins dans notre langue des termes connus de tous comme « formation à distance », « formation en ligne », « … ».
Malgré ces quelques doutes, je suis conscient que l’apparition des Moocs est une chance pour la formation à distance. Le fait que de nombreux organismes s’emparent de cette modalité de formation est encourageant pour qui croit à cette façon d’enseigner et d’apprendre. La foad (formation ouverte et à distance) peinait un peu à entrer dans les mœurs, si elle fait son apparition de façon marquée en s’appelant Mooc, il ne faut peut-être pas faire la fine bouche !
Alors mes doutes restent des doutes et pas une opposition d’arrière garde !
Je suis comme un Moocer qui doute… un peu !
Et merci à Claude Duneton, disparu en 2012, qui me faisait déjà douter en 1976 lorsque j’étais jeune enseignant ! Ce doute m’a certainement aidé à faire ce métier avec passion pendant plus de quarante ans.
(1) Claude Duneton sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Duneton
Archive de l’INA -Émission Apostrophes du 7 janvier 1977 – : http://www.ina.fr/video/CPB77050339 (intervention de Claude Duneton à partir de la 4ème minute de la vidéo de présentation)
Jacques Cartier
www.espace-formation.eu