Formateur à distance, avant tout un pédagogue – Suite

Publié: 1 janvier 2008 dans Lectures

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Statue de Pestalozzi à Yverdon (Suisse) – Photo Jacques Cartier
Voir le billet : « La lettre de Stans »

 

Je reviens dans ce billet sur le livre cité dans le précédent écrit. Marielle Brugvin évoque les TIC et la nécessaire présence d’un médiateur humain. 

En page 132 :

M. Linard (2001) souligne que « les TIC ont le potentiel technique nécessaire pour instrumenter le développement des processus cognitifs qui conditionnement en amont les capacités de travail autonome et de formalisation conceptuelle », mais elles ne peuvent le faire seules, en particulier pour l’apprenant novice qui ne dispose pas encore des compétences métacognitives et socio affectives nécessaires pour piloter son propre apprentissage. Elles perturbent les « multitudes d’opérations élémentaires acquises, depuis longtemps transformées en routines inconscientes et sur lesquelles il faut se mettre à raisonner consciemment pour les modifier » (Bélisle et Linard, 1996). Cette phase initiale de déstructuration et de restructuration de l’action cognitive est délicate et nécessite selon C. Bélisle et M. Linard un accompagnement. Selon ces auteurs les TIC sont de très bons outils d’action, mais elles sont peu favorables à la réflexion. Les TIC sont d’excellents outils pour manipuler, observer, interagir, explorer et sont par conséquent appropriées aux méthodes des pédagogies actives ou interactives. Par contre, il semble que pour les apprenants les moins confirmés, les « novices », les TIC tendent à favoriser les apprentissages empiriques, liés au contexte, mais ne permettent pas de passer à la conceptualisation, sauf chez les « experts », apprenants confirmés. Or, si « la connaissance humaine commence par s’enraciner dans l’action pratique en relation avec le milieu », « elle n’évolue vers l’abstraction et ne se formalise qu’à condition de dépasser ce stade » (Linard, 2000). Il semble, à cet égard, qu’un médiateur humain soit indispensable, pour apporter du sens, pour aider l’apprenant à passer de l’activité pratique à l’activité conceptuelle, à réfléchir sur ses propres stratégies, et contribuer au développement des compétences métacognitives nécessaires à l’auto direction de l’apprenant.

 

Le formateur doit ainsi s’interroger sur sa pratique. Son public est hétérogène, tout apprenant n’a pas « en stock » les qualités requises pour l’autoformation. Dans cet ouvrage on évoque souvent « une injonction paradoxale » liée à l’autoformation. « Soyez autonomes ! » (P. Watzlavick – in Landry, 2002).

 

Les activités proposées par le formateur doivent donc développer l’autonomisation des apprenants. Sinon ce sont les apprenants déjà autonomes qui profitent seuls de la formation, les autres sont laissés en chemin. Cette formation tend à « faire pleuvoir où c’est mouillé » ! (Expression de V. Glikmann citée par l’auteur)

 

Pour développer les compétences à l’autoformation Marielle Brugvin évoque cinq grands axes (page 139)

1. Accompagner l’apprenant vers l’autonomie ;
2. Développer la capacité des apprenants à « piloter » leur apprentissage ;
3. Favoriser les pratiques d’apprentissage collaboratif et coopératif, et l’émergence d’une communauté d’apprenants ;
4. Exploiter judicieusement les potentialités des Tic et instrumenter l’autonomie ;
5. Intégrer la dimension pédagogque dans une approche globale.

 

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