Sur un site dédié au nautisme (1) on peut lire une définition du journal de bord :
« Il est rappelé l’obligation de tenir à jour, aussi précisément que possible un journal de bord pour les bateaux naviguant au delà de 6 milles nautiques des côtes.
Une journée de navigation est résumée dans la double page, laquelle se doit d’être remplie au fur et à mesure des événements qui peuvent survenir.
Les heures sont à prendre en heure locale pour une navigation côtière et en heure U.T. pour une navigation hauturière (à inscrire en rouge pour éviter les erreurs possibles).
Notez toujours votre heure de départ, même pour une courte navigation, l’inscription du loch et l’heure moteur.
De même, prenez soin de noter régulièrement et précisément les indications sur un amer rencontré, un cap ou toute observation (heure, distance, azimut).
Ceci vous permettra d’améliorer votre estime en cas de mauvais temps ou brume. »
La Pérouse envoyait régulièrement son journal de bord pour donner les informations utiles sur sa navigation. Jean-François Deniau qualifie son écriture ainsi :
« Il y a un côté « grand reporter » chez La Pérouse qui écrit vite, bien, net. » – p. 314 (2)
Le journal de bord est ainsi une trace essentielle au bon déroulement d’une navigation hauturière. Même en navigation « de plaisance », en famille, lors d’une traversée vers la Corse par exemple, le fait de reporter sur le journal de bord les éléments significatifs de votre navigation est d’une grande importance. Le fait de noter à chaque heure votre position est un bon aide mémoire si une panne électrique survient … Continuez ainsi à faire une navigation à l’estime qui vient corroborer l’affichage des outils d’aide à la navigation.
En formation à distance il est parfois demandé aux apprenants de tenir un journal de bord pour consigner les faits marquants de leur formation. Ce document, qui peut être formalisé par l’équipe de conception, est d’un apport précieux pour un retour réflexif.
Son utilisation peut rester personnelle et confidentielle. Mais elle peut s’inscrire dans le dispositif lui-même comme élément de fond des apprentissages. On pourra alors « ouvrir » les journaux de bord en lecture, pourquoi pas en « écriture » pour que chacune et chacun apporte des commentaires.
Votre navigation comme apprenant, comme tuteur, comme concepteur s’en trouvera d’autant plus riche. Vous connaîtrez beaucoup mieux ensuite « la zone de navigation » que vous aurez fréquentée.
« … La tenue d’un journal de bord : il contribue à l’adoption d’une posture réflexive et à une distance réfléchie avec les contenus ; par la vision transversale qu’il permet d’avoir sur le processus, il est le moyen de formaliser la cohérence des choix théoriques et axiologiques opérés, de les argumenter pour surseoir à la frustration de ne pouvoir tout prendre, tout conserver ; il est de ce fait le lieu de travail sur le sens, son sens ; … » (3) p. 47
>> Pour aller plus loin : http://www.ritpu.org/IMG/pdf/cartier.pdf
(1) Site Yacht Guide Captain : http://www.yachtguidecaptain.com/Journal.php.
(2) Deniau, J-F, 2002, Dictionnaire amoureux de la mer, Paris : Plon.
(3) Sorel, M, Wittorski, R, 2005, La professionnalisation en actes et en questions, Paris : L’Harmattan.