
Eleves en travail de groupe - Photo Jacques Cartier
L’expression « travail collaboratif » est sur toutes les bouches, en formation à distance mais aussi en formation présentielle.
Le fait de demander aux apprenants de travailler en groupe semble évidente. Nous avons tous, lors de notre scolarité, travaillé à 3 ou 4 dans la salle de classe pour préparer un panneau d’informations par exemple.
Mais est-ce que le fait de travailler selon cette modalité est, par essence, source de réussite ?
Parle t’on de réussite dans le sens d’une amélioration des rapports entre les personnes ou d’un « effet groupe » favorable à l’apprentissage ? Cette alchimie se réalise t’elle tout le temps ?
La dérive possible du travail collaboratif est de s’arc-bouter sur la production à réaliser et de concentrer toutes les énergies à sa réalisation. De ce fait l’apprentissage risque de passer à la trappe. Nous parlons d’appprentissage individuel car il ne faudrait pas oublier que le but du travail en groupe est l’apprentissage de l’individu. Celui-ci doit acquérir des compétences qu’il n’a pas.
« Quand il s’agit d’élèves dans une classe de sixième, il convient de faire apprendre l’orthographe à l’élève qui ne la maîtrise pas, de faire dessiner l’élève qui ne sait pas tenir un crayon, de rendre imaginatif celui qui ne fait que répéter des clichés, d’aider à devenir rigoureux celui qui manque de logique, etc. » (1).
Le groupe participe « comme source d’information, comme agent de motivation, comme moyen d’entraide et de soutien mutuel et comme lieu privilégié d’interaction pour la construction collective des connaissances. » (2)
L’évaluation des apprentissages réalisés doit être faite sur les acquisitions individuelles que le groupe aura permis de faciliter.
Lancer une activité collaborative en ligne ne se résume pas à simplement préparer un espace de travail sur la plate-forme et à l’envoi d’une consigne aux apprenants… C’est un peu plus complexe !
(1) Meirieu, P, 1997, Groupes et apprentissages, Paris : revue Connexions n° 68.
(2) Henri, F, Lundgren-Cayrol, K, 2001, Apprentissage collaboratif à distance, Québec : Presses de l’Université du Québec. – Page 42