
Photo Jacques Cartier
Les vacances sont un moment de voyage. On traverse la France dans la journée ou en deux jours si l’on préfère prendre son temps par des chemins vagabonds. Alors on passe par un grand nombre de villages, bourgs et villes.
En faisant un périple aller retour vers la Bretagne, j’ai été interrogé par le nombre de bâtiments liés à l’enseignement. Le nombre d’écoles, de collèges, de lycées, d’institutions éducatives publiques et privées est impressionnant. Un réseau dense de bâtiments couvre tout le territoire.
Cet investissement public et privé est considérable, nécessaire, utile dans un pays attaché à la formation initiale et continue. Mais, à l’heure des réseaux, cette forme d’enseignement en présence pourrait facilement s’adjoindre un enseignement à distance qui viendrait compléter, enrichir, parfois remplacer la présence.
Ce changement de paradigme est techniquement possible avec l’implantation du haut débit qui se généralise. Ce qui manque à l’appel, c’est plutôt le fait de mener une réflexion élargie sur la façon de gérer le distant au quotidien, de changer son fusil d’épaule, de trouver les fils conducteurs qui permettraient le changement.
« … les solutions classiques, concentrées, de l’ère de l’accumulation – très grandes bibliothèques, construction de campus… – atteignent désormais des prix inaccessibles aux communautés démocratiques et ne se perpétuent que dans des environnements ou richissimes ou pharaoniques, alors que les solutions de la distribution n’atteignent jamais le dixième de ces coûts. Nous avons donc les moyens, techniques et financiers, de subvenir aux besoins de formation prioritaires. »
Michel Serres
Cet article ouvre le hors-série du Monde de l’Education, « Apprendre à Distance », sorti en septembre 1998, sous la direction de Michel Serres et Michel Authier.