J’évoquais dans la page 17 un dispositif de formation en ligne regroupant des centaines de personnes. Il s’agissait d’une formation au B2i adulte pour des enseignants et des personnels administratifs de l’éducation nationale. Une dizaine d’années plus tard, je fais un retour réflexif sur cette aventure. (Je travaillais de concert avec un collègue sur ce projet.)
Le premier point marquant de cette formation est la mutualisation : un organisme partenaire disposait d’une plateforme de formation et de nombreuses ressources concernant le B2i adulte. Nous avons passé un accord pour utiliser ces deux outils. Nous avons simplement retouché des ressources pour les adapter à notre public cible.
Souvent, des organismes travaillent seuls, avec leurs propres outils, leurs propres contenus, ce qui les oblige parfois à réinventer la roue alors qu’une mutualisation même ponctuelle permettrait de travailler plus vite et à moindre coût.
Le second point marquant est le fait que cette formation était pratiquement entièrement en ligne. Seule une matinée en présentiel était organisée pour lancer le dispositif. Les apprenants étaient regroupés dans un établissement par zones géographiques ce qui limitait les déplacements. Passer du tout présentiel au pratiquement tout distanciel était un beau challenge que les participants ont abordé avec sérénité. Nous n’avons pas eu à faire face à une fronde sur la modalité du parcours de formation.
Le troisième point concerne l’accompagnement des apprenants : les formateurs de cette institution, habitués au présentiel, ont vu leur rôle se transformer. Ils ont assuré un accompagnement à distance de leur groupe d’apprenants. Il leur a fallu suivre quelques formations présentielles et quelques réunions synchrones en amont de l’ouverture de la formation pour qu’ils réfléchissent en commun et intègrent pas à pas ce nouveau rôle. On peut dire qu’ils ont, dans leur très grande majorité, joué le jeu et tutoré au mieux leurs ouailles. Les stagiaires ont souvent apprécié ce suivi au plus près de leurs préoccupations.
Quatrième point non négligeable, le financement du tutorat ! À cette époque, le tutorat était financé à hauteur d’une heure de ménage ou de garde d’enfant le soir quand les parents vont au cinéma ! Il a fallu convaincre nos responsables que le tuteur est un professionnel, spécialiste des contenus et de la communication. Chaque tuteur a ainsi été doté d’un forfait d’heures d’accompagnement financé correctement.
Le cinquième point que je vais évoquer nous a beaucoup surpris : la formation débouchait sur l’obtention d’une attestation B2i adulte officielle. Lorsque que nous étions un peu en retard dans l’envoi de ce document, les collègues nous envoyaient rapidement un courriel pour le réclamer. Nous avons ainsi perçu que les stagiaires se plaçaient dans un contexte de formation tout au long de la vie et que cette attestation allait être placée dans une chemise pour une future validation d’acquis professionnels par exemple.
Rem : mon mémoire de master 2 concerne ce dispositif : www.jacquescartier.net/master/memoire.pdf
Jack, formateur occasionnel.
À suivre …
Lien vers les pages du petit roman : http://jacques-cartier.fr/roman/
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