Articles Tagués ‘Compétences’

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Image sur Pixabay en CC0 domaine public

Un organisme de formation qui souhaite introduire le distant dans sa pratique forme souvent ses formateurs sur les aspects pédagogiques de cette modalité particulière. J’ai souvent observé que les aspects techniques (utilisation du numérique) sont souvent laissés de côté, peut-être parce que l’on pense que tous les formateurs (enseignants) ont le niveau ? Je crois que c’est plus de l’ordre de l’omission.

  • l’utilisation quotidienne d’un ordinateur, d’un smartphone, d’une tablette fournit le socle de base des compétences utiles. Et il est vrai que la plupart des personnes sont à ce niveau d’utilisation. Peu de formateurs sont ainsi des grands débutants !

Les manipulations de base de son ordinateur sont un pré-requis indispensable. Cela semble acquis. Quelles manipulations plus élaborées sont alors nécessaires ?

  • Il me semble important savoir gérer ses fichiers

Discerner leurs types en les identifiant par leurs extensions (.pdf, .docx, .html, …), les organiser dans des dossiers et sous-dossiers. Les fichiers de la formation « F » seront déposés dans le dossier « Formation_F ». Ce dossier sera subdivisé en sous dossiers : Textes, Images, Sons, Vidéos, …

  • La sauvegarde du travail réalisé est une nécessité « vitale »

On s’équipe d’un logiciel de sauvegarde, d’un disque dur externe, d’un nuage (cloud) efficace.

Travailler avec un seul exemplaire, c’est traverser les chutes du Niagara sur un fil sans corde d’assistance en cas de chute ! Les ordinateurs d’aujourd’hui sont de plus en plus fiables, on en vient à oublier que la panne ne prévient pas. Ou la casse, ou le vol, …

  • Utiliser une plateforme de formation asynchrone, béaba ?

L’organisme de formation est équipé d’une plateforme de formation. Son utilisation nécessite un apprentissage. Une formation initiale et continue est à organiser pour l’équipe. Le son et la vidéo sont de plus en plus intégrés dans les cursus de formation. Des formateurs ont leur propre chaîne Youtube…

On peut créer un parcours intitulé « Bac à sable » dans lequel le formateur peut faire tous ses tests sans risquer de faire des bêtises sur le vrai parcours. C’est comme la cale martyre utilisée en menuiserie pour protéger la planche originale !

  • Se doter d’un logiciel auteur

L’utilisation d’un logiciel auteur (j’utilise Exelearning – http://exelearning.net) inclut des outils pédagogiques prêts à l’emploi. De plus il permet de produire des parcours qui seront utilisables sur d’autres plateformes, car il autorise l’export au modèle SCORM :

Voici les principales exigences auxquelles le modèle SCORM devrait permettre, à terme, de satisfaire :

Accessibilité : capacité de repérer des composants d’enseignement à partir d’un site distant, d’y accéder et de les distribuer à plusieurs autres sites.

Adaptabilité : capacité à personnaliser la formation en fonction des besoins des personnes et organisations.

Durabilité : capacité de résister à l’évolution de la technologie sans nécessiter une reconception, une reconfiguration ou un recodage.

Interopérabilité : capacité d’utiliser dans un autre emplacement et avec un autre ensemble d’outils ou sur une autre plate-forme des composants d’enseignement développés dans un site, avec un certain ensemble d’outils ou sur une certaine plate forme. Note : il existe plusieurs niveaux d’interopérabilité.

Réutilisabilité : souplesse permettant d’intégrer des composants d’enseignement dans des contextes et des applications multiples.

Sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sharable_Content_Object_Reference_Model

  • Utilisation d’une plateforme synchrone

Le synchrone (la classe virtuelle) a le vent en poupe (voir le billet http://espace-formation.org/classe-virtuelle-le-vent-en-poupe/ ). Son utilisation technique requiert un certain entraînement. Gérer le son, la vidéo, les fichiers inclus, les fichiers mis à disposition en téléchargement, …

  • Assistance de premier niveau

Le formateur doit pouvoir aider les apprenants à solutionner leurs problèmes techniques de base. Par exemple, paramétrer le micro pour la classe virtuelle, configurer le navigateur pour que tout s’affiche correctement à l’écran, gérer le bon type de fichier à déposer sur la plateforme.

Formateur = Géo Trouvetou !

Jacques Cartier

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Licence Creative Commons
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 4.0 International.

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Photo par Jacques Cartier

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« Dérapé ! La grand-voile et le génois sont bordés pas à pas au winch. Le voilier quitte le mouillage bâbord amures, au près bon plein. Nous reprenons du hale-bas de bôme, choquons un peu de grand-voile et nous voilà faisant route au 180. Le vent est établi à force 3 ce qui nous donne facilement un 6 nœuds. Les écoutes sont lovées dans le cockpit, les pare-battages rangés. Nous lofons un peu pour faire route sur un amer qui va nous permettre de faire du homing. Nous pourrons alors abattre en grand, peut-être en empannant, si le vent et la mer le permettent. J’apprécie ce nouveau bateau sans bastaques, virements et empannages sont plus simples à manier. Il est ardent, le barreur est vigilant pour ne faire finir bout au vent… »

Je suis un passionné de voile. Ce paragraphe est parlant pour moi et me rappelle de nombreuses situations vécues en croisières à la voile et sur mon voilier actuel « Pen Guen ». Mais, vous n’êtes pas marin, vous avez d’autres passions. Ce paragraphe est certainement « du chinois » pour vous. Il y a un nombre important de mots que vous ne connaissez pas !

En va-t-il de même avec l’utilisation du numérique dans la pratique du formateur ? Je fais un test :

« Tu te connectes avec Firefox de préférence. Si tu es dans l’établissement de formation Untel, vérifie tes réglages car il y a un proxy et je ne suis pas sûr qu’il soit en DHCP. Leur plateforme est Moodle en version 2.7. Tu devrais avoir le statut « enseignant » dans le cours. C’est conseillé de déposer les fichiers en .ODT, .DOCX et .PDF.

Si tu scénarises un peu plus avant, la plateforme accepte le format SCORM 1.2. Ce sera simple pour toi de déposer l’archive .ZIP. L’accès à tes parcours sera parfois lent car la bande passante n’est pas terrible. Les apprenants ont tous un login et un password (connexion SSL) fourni par l’ENT de la maison… »

Pour que le formateur entre dans une dynamique de l’utilisation du numérique, quelles sont les compétences de départ nécessaires ?

Doit-il être un utilisateur quotidien de son ordinateur ? Utiliser la messagerie, naviguer sur la Toile, gérer son compte en banque, acheter en ligne, communiquer en synchrone. Doit-il être compétent dans l’utilisation de logiciels, comme une suite bureautique par exemple ?

On peut parler de « Littératie numérique ». Pour fouiller cette notion complexe, je vous renvoie sur le site canadien « HabiloMédias » (Le centre canadien d’éducation aux médias et de littératie numérique) à l’adresse suivante :

· http://habilomedias.ca/principes-fondamentaux/quest-ce-que-leducation-aux-medias.

Je participe en ce moment à une recherche franco-canadienne qui vise à comprendre le continuum de compétences numériques et les pratiques qui favorisent leur développement dans différents milieux éducatifs, familles, communautés, secteur économique et autres.

Une présentation de ces travaux sera faite au 3e colloque international en éducation « Enjeux actuels et futurs de la formation et profession enseignante » qui se déroulera les 5 et 6 mai 2016 à Montréal. (http://colloque2016.crifpe.ca/)

Jack, formateur occasionnel.

À suivre …

Lien vers les pages du petit roman : http://jacques-cartier.fr/roman/

© 2015 J. CARTIER

Compétences, compétences !

Publié: 6 juillet 2013 dans Réflexions
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Un de mes enfants s’est inscrit hier comme autoentrepreneur. Il n’y a rien de particulier, me direz-vous, à faire part de cette information !

Sauf qu’il est intéressant de remarquer que les compétences Tic demandées ne sont pas des moindres !

– Trouver le bon site pour s’inscrire ;

– Répondre à un formulaire en veillant à la façon de saisir le mot de passe (majuscules, minuscules, chiffres, caractères spéciaux) ;

– Prouver son identité en joignant, sur un document scanné, la photocopie de sa carte d’identité recto-verso avec un paragraphe manuscrit en dessous des images  (utilisation d’un scanner) ;

– Indiquer une adresse de courriel valide pour recevoir les éléments utiles au dossier ainsi qu’un mot de passe ;

– Remplir un document au format .PDF, uniquement remplissable et imprimable mais pas enregistrable ;

Les pré-requis pour une telle démarche sont ainsi  les suivants :

– disposer d’un ordinateur connecté à Internet, d’une imprimante, d’un scanner ;

– disposer d’une adresse électronique valide ;

– savoir gérer des fichiers de type image et traitement de texte ;

– savoir gérer un document composite intégrant texte et image ;

– avoir des notions de l’utilisation d’un fichier au format .PDF.

Pour réussir cette démarche d’inscription, il faut avoir des compétences avérées de type B2i collège/lycée ou B2i adultes ou C2i niveau 1.

Une personne qui n’a pas ces compétences dans le monde d’aujourd’hui se trouve ainsi fort dépourvue.

Jacques Cartier
www.jacques-cartier.fr

Logo du C2i2e

Logo du C2i2e

Les technologies de l’information et de la communication impactent depuis des années le métier d’enseignant et de formateur. Un pas de plus vient d’être franchi avec l’obligation faite aux futurs enseignants d’obtenir le Certificat Informatique et Internet de l’enseignement supérieur de niveau 2 enseignant. L’arrêté du 14 décembre 2010 paru au Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale numéro 5 du 3 février 2011 indique les modalités d’obtention de ce certificat.
>>> Lien : http://www.c2i.education.fr/IMG/pdf/BO_5_03022011_Arrete14122010_Organisation.pdf
« Article 1
Dans le cadre de la politique nationale de développement des technologies de l’information et de la communication, il est créé un certificat informatique et internet de l’enseignement supérieur de niveau 2 enseignant (C2i2e). Le C2i2e atteste des compétences professionnelles dans l’usage pédagogique des technologies numériques, communes et nécessaires à tous les enseignants et formateurs pour l’exercice de leur métier. Dans les conditions définies par le présent arrêté, l’acquisition du C2i2e poursuit l’objectif d’offrir à chaque étudiant se destinant aux métiers de l’enseignement scolaire, de l’enseignement supérieur et de la formation, la reconnaissance des compétences nécessaires en vue de son insertion professionnelle. »

Dans le référentiel du certificat le mot distance, l’expression formation à distance apparaissent à plusieurs reprises.
Domaine A.2 – Développement des compétences pour la formation tout au long de la vie, item 1 :
Utiliser des ressources en ligne ou des dispositifs de formation à distance pour sa formation.

Le dispositif de formation à distance fait partie intégrante de la formation de la personne. Il n’est plus un ajout au présentiel, un plus ou une béquille.
Domaine B.2 – Conception et préparation de contenus d’enseignement et de situations d’apprentissage, item 5 : Concevoir des situations ou dispositifs de formation introduisant de la mise à distance.

On demande à l’enseignant et au formateur d’aller plus loin dans l’utilisation du distant. Il doit concevoir des contenus adaptés au distant et créer des situations d’apprentissage pour le distant.

Domaine B.3 – Mise en œuvre pédagogique, item 4 :
Utiliser les Tice pour accompagner, tutorer des élèves, des étudiants, des stagiaires dans la réalisation de leurs travaux, leurs projets, leurs recherches.

Une compétence supplémentaire est attendue en ce qui concerne l’accompagnement. L’enseignant et le formateur accompagnent les personnes qui suivent leur formation. On demande à la personne d’ajouter le tutorat à son panel de compétences.

Les universités qui le souhaitent peuvent déposer un dossier auprès de la Mission Numérique pour l’Enseignement Supérieur pour devenir centre de validation au C2i2e. Elles inscrivent dans leurs maquettes de master 1 et 2 liées aux métiers de l’enseignement et de la formation des heures dédiées à une formation au C2i2e.

L’obtention du certificat peut se réaliser ainsi en deux ans pour les étudiants de master sous la forme de validation de compétences.
En 2008 l’obtention du Brevet Informatique et Internet est devenue obligatoire pour le Diplôme National du Brevet des collèges. Dès 2012, tout étudiant qui obtiendra son CAPES devra posséder le C2i2e pour pouvoir enseigner.

L’utilisation pédagogique des technologies de l’information et de la communication est devenue une compétence incontournable, à tel point qu’elle autorise ou non l’exercice d’une profession.
Certes, on pourrait être chagrin qu’une telle certification soit exigée dès l’année prochaine et qu’elle impacte si fortement l’accès au métier d’enseignant ou de formateur.

Mais peut-on imaginer qu’une jeune enseignante ou un jeune enseignant entre dans le métier sans compétence dans ce domaine ?

point_interrogation_aIl est souvent difficile d’évaluer le degré d’intégration des Tice dans la pratique de l’enseignant (du formateur en général).

La technique du questionnaire traditionnel a ses limites. Que veut-on mesurer ? Et si on se cantonne à une enquête sur la quantitatif il manque tout un pan d’informations (la qualitatif, le contexte, le produit, …)

Se limiter à des résultats semble bien fragile pour estimer l’importance des progrès accomplis.

Et puis le fait de mettre à disposition de collègues un questionnaire « pur et dur » sur leur façon d’intégrer les Tice à leur pratique est un peu inquisiteur et maladroit.

 

Jean-François Coen et Jérôme Shumacher (Haute École pédagogique de Fribourg Suisse) ont fabriqué un outil pour évaluer l’impact des formations dispensées dans leur région en se centrant sur les compétences techniques acquises par les enseignants lors des formations continues mises en place. Ils ont mis le focus également sur les représentations des protagonistes envers les technologies de l’information et de la communication et sur le degré de leur intégration dans la pratique au quotidien.

Dans le but d’éviter le questionnaire traditionnel que nous avons critiqué précédemment, ils ont élaboré un questionnaire composé de quatre panels de trois « vignettes de situation ».

Exemple de vignette :

« J’essaie petit à petit d’intégrer les Tic. J’organise avec mes classes des activités ponctuelles, comme des ateliers ordinateurs, où les élèves peuvent s’exercer avec l’aide de drills. J’en connais quelques uns qui sont bien adaptés. Il m’arrive aussi parfois de remplacer les transparents par des images PowerPoint. J’éprouve quand même le besoin de me former, surtout pour les aspects technologiques où j’ai des lacunes. Je suis d’accord de consacrer du temps pour le faire car je suis bien motivée. L’arrivée des Tice dans l’école est quelque chose qui m’enthousiasme vraiment. Je connais quelques collègues qui utilisent déjà les TIC, mais ce réseau est encore relativement peu développé. J’aime bien avoir des exemples ou des modèles qui me guident dans la manière d’utiliser les TIC avec les élèves de mes classes. » 

Il est demandé à la personne de se positionner par rapport aux trois vignettes. Se sent-elle proche de telle ou telle vignette ou entre deux vignettes ?

Au démarrage d’une formation à distance qui repose beaucoup sur l’utilisation des Tice, il semble important que les apprenants se positionnent par rapport à leurs compétences dans le domaine. L’outil des auteurs semble bien adapté à un positionnement qui mette les personnes à l’aise.

Le tuteur, de son côté, dispose d’informations pertinentes pour caler son action. Il a une meilleure vision des capacités des uns et des autres quant aux habilités Tic .

Vous pourrez lire l’article des auteurs sur le site Profetic à l’adresse suivante :

>>>>>>> http://www.ritpu.org/IMG/pdf/coen.pdf <<<<<<<

Billet écrit avec l’assentiment des auteurs.

Quelles compétences développer ?

Publié: 31 octobre 2008 dans Lectures
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Nous avons à plusieurs reprises échangé sur ce blogue avec Lucie Audet. Sa recherche actuelle porte sur le développement des compétences pour la formation à distance. Le mieux est de lui laisser la plume. (Jacques Cartier)

Le billet « Votre rôle demain ? » soulève la question centrale de la recherche que je fais présentement pour le Réseau d’enseignement francophone à distance du Canada (REFAD) sur le développement des compétences pour la formation à distance. Le réseau a lancé à ce sujet un appel à points de vue et témoignages, auquel je vous invite à participer en intervenant sur le blogue créé à cet effet (http://www.competencesfad.blogspot.com/).

Vos contributions peuvent porter, par exemple sur : 

  1. Le profil idéal. Quel est, selon vous, le profil idéal de compétences de l’étudiant(e), de l’enseignant(e) et du tuteur(trice) en formation à distance ?
  2. Les nouvelles compétences. Quelles sont les compétences qu’il faudrait particulièrement développer en formation à distance dans les années à venir ?
  3. Les moyens de développement. Quels sont les moyens les plus efficaces pour développer ces compétences ?  Sur ce dernier point, je m’intéresse particulièrement aux nouveaux moyens que vous utilisez pour développer vos compétences en FAD/FOAD et à vos « cas à succès », les initiatives qui ont clairement rehaussé les compétences nécessaires dans vos organisations et qui pourraient servir de modèles dans d’autres contextes. En attendant de vous lire, merci à Jacques Cartier pour ce blogue qui constitue en soi un outil de développement de nos compétences sur la formation ouverte et à distance.

Lucie Audet
Agente de recherche, Réseau d’enseignement francophone à distance du Canada (www.refad.ca)
Guide pour formateurs en FAD
http://www.refad.ca/nouveau/guide_formateurs_FAD/guide_formateurs_FAD.html 
Partenariats en FAD : http://refad.ca/nouveau/memoire_partenariat_FAD/memoire_partenariat_FAD.html
Recherche sur la persévérance en FAD
http://refad.ca/nouveau/recherche_perseverance_FAD/recherche_perseverance_FAD.html