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Serg-Bal-J

By The original uploader was LessayCatus at French Wikipedia (Transferred from fr.wikipedia to Commons.) [CC BY-SA 1.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/1.0)], via Wikimedia Commons

Utiliser le numérique dans une activité pédagogique de la maternelle à l’université fait toujours couler beaucoup d’encre. Entre les inconditionnels du numérique et les réticents, parfois la plume Sergent-Major écrit des mots pas toujours doux.

Je suis parfois un peu irrité (mais oui !) par la pensée que le numérique, par défaut, est synonyme d’innovation. Comme si le fait de travailler sur un écran rendait ma pédagogie forcément innovante.

Ce serait réduire l’innovation à une technologie éducative. Du temps du rétroprojecteur, est-ce que j’étais un enseignant innovant ? En fait, je pouvais, avec cet outil, renforcer ma pratique expositive et laisser encore moins d’espace d’expression à mes élèves. C’est quand j’ai demandé aux enfants de créer des transparents que je me suis dit que j’étais peut-être en train d’innover puisque l’élève devenait producteur de ressources et intervenant devant la classe.

Et puis les outils rendent le travail plus complexe. J’ai toujours à l’esprit cette citation de Geneviève Jacquinot :

« Chaque nouvelle technologie alimente une utopie : l’outil de référence est associé au rêve d’une certaine école ou d’une certaine société… comme toujours, les développements technologiques loin de remplacer l’enseignant (…) ne font qu’exiger de lui plus de maîtrise dans la connaissance des processus d’apprentissage et toujours plus d’imagination, … »

Jacquinot, G, (1985), L’école devant les écrans, Paris, ESF.

Effectivement, si j’ai devant moi 24 petits sixièmes et que je leur dise non pas « Ouvrez vos classeurs », mais « Ouvrez vos tablettes Ipad », imaginez un instant la dextérité dont je dois faire preuve pour que mon cours se déroule au mieux. J’ai en amont imaginé ma séquence, déposé les ressources utiles sur le serveur de l’établissement. La connexion WiFi fonctionne bien, mes élèves téléchargent rapidement les documents, les stockent sur leur mini-ordinateur qu’ils ont dans leur sac et qu’ils ramènent à la maison. Ils produisent leurs propres fichiers et les déposent sur le serveur, …

Depuis mon domicile, je vérifie les travaux réalisés et fait un retour à chacune des petites têtes blondes !

Si on me demandait de réaliser cela dans dix jours, j’aurais du pain sur la planche…

Un article de Bernadette Charlier de l’université de Fribourg (dont je peine à retrouver la source) m’a souvent questionné :

« …Pour changer une pratique pédagogique, il faut d’abord que celle-ci existe, qu’elle ait été construite patiemment au cours des années, qu’elle soit stabilisée. L’enseignant doit pouvoir s’appuyer sur cette pratique s’il souhaite la changer. Il doit pouvoir la reconnaître pour éventuellement la mettre en cause. Il doit pouvoir y fonder son projet.

Échapper à cette tyrannie consisterait peut-être à comprendre le changement de pratique d’enseignement ou de formation comme un processus inscrit à la fois dans une histoire individuelle et dans un contexte institutionnel. Un processus vécu différemment par chaque enseignant. Un processus à double face articulant résistance et changement… »

Jack, formateur occasionnel.

À suivre …

Lien vers les pages du petit roman : http://jacques-cartier.fr/roman/

© 2015 J. CARTIER


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Paternité Certains droits réservés par Christophe Sertelet

J’ai cité, dans la page 18, quatre points marquants d’un dispositif de formation, points que l’on pourrait qualifier de positifs. Tout n’est pas allé au mieux néanmoins pour mettre en place tout cela. Nous avons été confrontés à la résistance au changement et nous y étions moyennement préparés.

Nous nous sommes heurtés à une représentation de l’enseignement et de l’apprentissage qui privilégiait la règle des trois unités : unité de temps, de lieu et d’action. Il ne s’agit pas, dans mon propos, de dire qu’une modalité est meilleure qu’une autre. Notre organisme travaillait au quotidien dans un contexte de formation en présence, sous la forme du stage traditionnel. Le paradigme que nous mettions en avant heurtait de front la culture et les valeurs cet organisme qui nous employait.

« L’expression de la résistance au changement est aussi employée non seulement pour signifier des personnes mais aussi des organisations. La résistance organisationnelle serait utilisée pour signifier ce qui empêche la construction d’un nouveau système organisé de se mettre en place. »
Céline BAREIL, professeure agrégée, service de l’enseignement du management, HEC Montréal
http://web.hec.ca/sites/ceto/fichiers/04_10.pdf

Je crois aussi qu’apprendre avec les nouvelles technologies (le numérique aujourd’hui) était source de tension. Un certain nombre de personnes mettait en doute que l’on puisse apprendre devant un ordinateur. Comme si l’apprentissage était désincarné, livré à des machines impersonnelles et froides.

Le côté très distanciel du dispositif était aussi un élément perturbateur. On apprendrait bien qu’en présence du formateur dans la salle 202 le lundi 12 novembre de 9 h à 17 h.

Nous n’avons pas bien géré cette résistance, très impliqués dans la préparation, le déroulement, le suivi du dispositif mis en place. Nous n’avons pas suffisamment soupesé l’importance de la sensibilisation / communication du projet en interne et à l’externe.

Le groupe projet n’était certainement pas assez étoffé, représentant les différentes sensibilités, ce qui a maintenu cette initiative dans une niche protégée malgré la validation officielle du Recteur d’Académie de l’époque.

Si je pouvais m’avancer à donner un conseil à des personnes qui se lancent dans un dispositif du même type, je leur conseillerais de se documenter en amont sur la problématique de la résistance au changement. C’est un passage obligé pour mettre toutes les chances de réussite de son côté.

Malgré ces difficultés, je peux dire que cette formation a été un succès. Elle a été réalisée sur quatre années scolaires, regroupant à chaque session annuelle jusqu’à 400 apprenants en ligne.

Jack, formateur occasionnel.

À suivre …

Lien vers les pages du petit roman : http://jacques-cartier.fr/roman/

© 2015 J. CARTIER