
L’écriture de l’apprenant, apprentissage privilégié.
– Jacques, tu as évoqué le fait que tu aimes écrire à propos de ton activité professionnelle liée à la formation d’adultes. Mais pourquoi mettre en avant l’écriture de l’apprenant durant une formation ?
– Dans la littérature concernant le formation d’adultes, il est fait notion très souvent, et depuis longtemps, de la place de l’apprenant au centre du dispositif. Ceci pourrait rester un vain mot et n’être qu’une figure de style. L’implication de la personne passe aussi par l’écriture durant laquelle elle évoque ses sentiments personnels, mais aussi sa réflexion sur la formation qu’elle vit et les apprentissages qu’elle effectue.
– Bon d’accord, mais quelle démarche, quelle méthode, quel outil proposes-tu ?
– Dans un cursus de formation, on peut proposer (ou imposer selon le contexte) à l’apprenant de remplir quasiment au quotidien (ou chaque semaine) un document que l’on peut appeler « carte des apprentissages, « journal de bord », …, dans lequel il est demandé de consigner les moments clés vécus. Le blogue est un support (ce n’est pas le seul) intéressant, car il permet une écriture aisée.
– Mais n’est-il pas un peu complexe d’utilisation pour un néophyte ?
– Il est souple, j’entends par là que l’on peut l’utiliser comme un traitement de texte de base. L’écrivain en herbe qui mord à l’hameçon peut se le mettre en main de façon plus ou moins élaborée, du texte « ordinaire » à une production plus multi-médiatisée.
– Tu me donnes envie de m’y mettre ! Merci à Toi.
« L’appellation « praticien réflexif » renvoie aux travaux piagétiens sur la prise de conscience et l’abstraction réfléchissante. Le sujet prend ainsi sa propre action, ses propres fonctionnements mentaux comme objets d’analyse et essaie de percevoir sa propre façon d’agir. Cette pensée réflexive est critique et créative et nécessite de mobiliser un certain nombre d’habiletés métacognitives et de compétences argumentatives (Pallascio et Lafortune, 2000). Elle met en jeu un double processus décrit par Schön (1994) : la réflexion dans l’action (1) qui permet à un sujet de penser consciemment au fur et à mesure que se déroulent les événements et de réagir en cas de situation imprévue et la réflexion sur l’action (1) au cours de laquelle le sujet analyse ce qui s’est passé et évalue les effets de son action. »
(1) mis en gras par moi.
Bouissou, Christine, et Stéphane Brau-Antony. « Réflexivité et pratiques de formation. Regards critiques », Carrefours de l’éducation, vol. 20, no. 2, 2005, pp. 113-122.
Jacques Cartier, consultant expert international
www.espace-formation.eu – www.jacques-cartier.fr
