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utiliser le cloud ?
Image par Jacques Cartier – Mauborget – Jura suisse
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Lors de mon intervention sur le Mooc DocTICE (voir billet précédent), les collègues documentalistes ont défendu l’idée, qui a été la leur lors de la genèse de leur Mooc, d’utiliser des outils du web et non une plateforme de formation institutionnelle pour mener à bien leur projet.

Il existe en effet une tension entre ces deux solutions qui n’est pas nouvelle d’ailleurs : depuis l’arrivée de la Toile, de nombreux collègues ou associations de collègues ont créé leurs propres sites web en parallèle des sites institutionnels.

ll peut sembler, de prime abord, que c’est faire cavalier seul que de sortir du champ institutionnel pour faire de la formation qui touche au champ professionnel. Mais ce n’est pas le cas puisque l’action menée ne se démarque pas des obligations liées à la profession des uns et des autres. L’outil « extérieur » ne dédouane pas des obligations inhérentes au statut de fonctionnaire de catégorie A.

La raison du choix des collègues se situe plus, me semble-t-il, du côté de la simplicité d’utilisation de la Toile, des outils nombreux mis à disposition, à la nature de leur projet qu’ils qualifient eux-mêmes de « bricolage ». Je parlerais plus d’une expérimentation au vu de son organisation minutieuse et soignée !

Bien entendu, le questionnement demeure de l’utilisation du « nuage » et de toutes ses ressources « gratuites ». Chacune et chacun doit disposer d’une adresse gmail pour pouvoir accéder aux contenus et aux animations en ligne. Le prestataire Google devient ainsi l’hébergeur de vos travaux.

Mais ce passage par des outils de ce type n’est-il pas le garant d’un développement des usages par les collègues MoocA (A pour les apprenants). De cette acculturation vont naitre des pratiques plus avérées qui permettront d’autant plus facilement d’accéder aux espaces de formation professionnels et d’en déceler les avantages et inconvénients de façon perspicace.

Car tout dispositif institutionnel a sa raison d’être et sa pertinence. Le dispositif de formation continue hybride  « m@gistère » vise à former les enseignants du premier et du second degré. Son espace privilégié est une plateforme Moodle nationale.

Ainsi les collègues ayant travaillé sur le « nuage » seront les premiers à pouvoir dynamiser les usages de « m@gistère » ou d’autres dispositifs de ce genre. Ils auront l’expérience d’un vécu en ligne, passage obligé pour se mettre à l’hybride (présentiel/distanciel).

Et puis, à partir d’une formation « m@gistère », de nombreux groupes de travail vont utiliser le « nuage » pour parfaire leurs échanges en synchrone et en asynchrone.

Bref, la Toile, avec ses atouts et ses limites, va enrichir le dispositif d’origine institutionnelle et … vice versa !

Jacques Cartier
www.espace-formation.eu

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Dans mon entourage professionnel, il est de plus en plus question, en formation initiale et en formation continue,  de monter des dispositifs hybrides, alliant présence et distance.

Le projet européen Hy-Sup s’est intéressé à la question et a publié le fruit de ses travaux sur le site suivant :

http://spiralconnect.univ-lyon1.fr/webapp/website/website.html?id=1578544

Définition d’un dispositif hybride sur Hy Sup :

« Par « dispositif hybride », nous faisons référence à tout enseignement, cours, formation… de l’enseignement supérieur qui s’appuie sur un environnement numérique (plate-forme d’apprentissage en ligne). Cette plate-forme propose aux étudiant-e-s des ressources à utiliser ou des activités à réaliser à distance (en dehors des salles de cours) et en présence (dans les salles de cours). La proportion des activités à distance et en présence peut bien sûr varier selon les dispositifs. »

L’équipe de chercheurs a ainsi recensé 6 types de dispositifs :

  • la scène (type 1) : enseignement présentiel privilégié ;
  • l’écran (type 2) : mise à disposition de ressources textuelles et multimédia ;
  • le cockpit (type 3) : intégration d’outils de gestion, d’interactions et d’échanges ;
  • l’équipage (type 4) : soutien au processus de construction des connaissances et sur les interactions interpersonnelles ;
  • le métro (type 5) : centré sur différentes formes d’accompagnement et tendant vers l’ouverture ;
  • l’écosystème (type 6) : caractérisé par l’exploitation d’un grand nombre de possibilités technologiques et pédagogiques offertes par les dispositifs hybrides.

Remarque : se rendre sur le site pour plus de détails sur ces 6 types.

Un outil de positionnement aide à qualifier un dispositif que l’on mène soi-même. J’ai fait le test avec une formation en master 2 – Métiers de l’Enseignement et de la Formation – MEF – Préparation au C2i2e (1) que j’ai menée cette année.

>>>> Lien vers le positionement de cette formation

1. C2i2e : Certificat Informatique et Internet de l’Enseignement Supérieur niveau 2 Enseignant.

Jacques Cartier
www.jacques-cartier.fr

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Image en Creative Commons Paternité sur : http://www.flickr.com/photos/zigazou76/4486206221/

En surfant sur les différents sites universitaires concernant le C2i on s’aperçoit qu’une place importante est faite à l’information sur le C2i lui-même et sur son organisation dans l’établissement concerné.

Une université, Nice Sophia Antipolis, fait une présentation vidéo du C2i en insistant sur la plus-value qu’il représente pour les études mais aussi pour la future vie professionnelle qui attend chaque étudiant. Pour voir cette vidéo : http://c2i.unice.fr/.

L’Université Paul Cézanne de Marseille III édite un document très clair pour informer les étudiants : http://info-c2i.univ-cezanne.fr/c2i1/FormationC2i1-L3Droit-910.pdf .

L’Université de Pau et des Pays de l’Adour propose un kit technique de démarrage : https://webcampus.univ-pau.fr/fichiers_webcampus/kit2/kit.htm pour aider l’étudiant à adapter son ordinateur personnel à l’utilisation des différentes ressources mises à disposition.

Elle indique également les obligations de l’étudiant qui suit le module à distance :

En ligne : https://webcampus.univ-pau.fr/main/document/showinframes.php?cidReq=C2I&file=%2FFormation-A-Distance.html

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Charte d’engagement à suivre la formation tutorée en ligne

J’ai choisi de m’inscrire à la formation tutorée en ligne pour préparer le C2i.
J’ai compris que, au cours de cette formation, je serai accompagné(e) par un tuteur qui m’aidera à préparer le certificat.
Ce tutorat ne peut être efficace qu’à la condition que je participe activement à mes apprentissages.

En conséquence, je m’engage à :

  • Réaliser le positionnement général proposé au début du cours
  • Me connecter et travailler dans chaque parcours proposé au minimum 5h
  • Répondre aux sollicitations de mon tuteur chaque fois qu’il le juge nécessaire
  • Participer aux échanges du groupe dans le forum
  • Rendre dans les délais les travaux demandés


Je prends note que :

  • mes temps de connexion et ma navigation dans le cours,
  • mon activité dans la plateforme Online Formapro dans les modules interactifs
  • le nombre et les résultats des QCM que j’ai réalisés sur la plateforme de positionnement seront analysés par mon tuteur pour un meilleur suivi de mes apprentissages.


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Ce texte semble important pour que l’apprenant sache « à quelle sauce » il va être mangé ! Plus sérieusement, ce document participe à la motivation de la personne : on insiste sur le fait qu’elle est volontaire, qu’elle bénéficie d’un tutorat, qu’elle a des obligations (le positionnement en début de formation, le temps de connexion minimum par parcours, la réactivité aux sollicitations du tuteur, les échanges avec les autres participants, la prise en compte pour l’évaluation  des travaux en ligne réalisés).

Bref, le cadre est posé pour commencer à travailler dans de bonnes conditions.

A noter le livret pratique de l’étudiant édité par l’Université de Picardie Jules Verne : http://www.c2i.u-picardie.fr/c2i_upjv/images/LivretC2i.pdf?PHPSESSID=4b8a6704169ed1bae10e11a4304b6df6

Morceau choisi :

« La rapide évolution de technologies de l’information et de la communication (TIC) a engendré au cours de ces dernières années une progression importante des applications, des objets communicants et des espaces partagés. Relayés par le haut débit, ces technologies semblent s’imposer aujourd’hui comme de nouveaux vecteurs de nature à la fois culturelle et communicationnelle, largement présents dans les foyers, les espaces publics et la sphère professionnelle.

Tout un chacun est concerné par l’usage désormais banalisé des technologies numérisées… »

 

Image en Creatice Commons Paternité

Image sur flickr.com en Creative Commons Paternité

Ce billet est le premier d’un ensemble de billets dédiés au montage d’un dispositif réel de foad qui ouvrira ses « portes » au 15 septembre 2010. Une centaine de personnes (dans une Université) vont suivre une formation au Certificat Informatique et Internet niveau 1 entièrement à distance. Le public est composé de personnes handicapées, en formation continue avec une difficulté à se trouver en présence, de personnes lointaines géographiquement, de volontaires, …

On pourrait être tenté de partir de zéro et de tout faire. Créer soi-même toutes les ressources pour faire une formation vraiment à « sa sauce ». Un peu de recul s’impose !

Si l’on fait un petit tour de France des Universités on s’aperçoit que toutes gèrent un dispositif C2i niveau 1. Un certain nombre d’entre-elles offre une solution en distant.

Quelques liens vous permettront d’avoir une idée :

Cette sélection de liens montre que le dispositif C2i est bien présent dans ces différentes universités.

Vos commentaires sont les bienvenus. Ils permettront de parfaire la démarche initiée. Merci d’avance !

Le prochain billet fera une synthèse des différents sites visités.

A suivre dans le billet « Chronique d’un dispositif à créer – 2 »

De la complexité du dispositif

Publié: 15 février 2009 dans Lectures
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Une équipe de conception qui monte un dispositif de formation à distance opère forcément des choix pour ce qui touche à l’acte de former et à l’acte d’apprendre. Les termes qu’elle emploie pour qualifier son dispositif ne sont pas toujours parlants.

Jacques Audran dans son article « Le dispositif ne fait pas la situation : heurs et malheurs des formations en ligne » (1) indique que les termes à forte consonance technologique (e-Learning, plate-forme de formation, campus numérique, enseignement en ligne) sont bien flous et qu’il est difficile de savoir si l’on parle d’environnement, de pratiques, de situations ou d’activités des différents acteurs.

Il est difficile pour les concepteurs d’imaginer les échanges qui vont se dérouler entre tuteur et apprenants, entre apprenants et apprenants, entre tuteurs et équipe de conception. Même si une scénarisation est prévue, même si une charte du tuteur est publiée, les échanges ne peuvent être programmés !

Jacques Audran cite Habermas (2) :

« les situations ne sont pas définies au sens d’une délimitation rigoureuse. Les situations ont toujours un horizon qui se déplace avec leur thème. »

C’est le tuteur qui doit gérer ces situations. Son rôle est ainsi fondamental pour faire « vivre » le dispositif. Il se trouve ainsi au milieu d’un « faisceau de facilitations et de contraintes » (Audran, page 179), devant gérer des interactions avec les apprenants au travers des outils mis à sa disposition.

« Or, toute centration excessive sur un produit conceptuel, matériel ou logiciel peut entraîner une certaine perte de vue de la dimension que l’on pourrait nommer un peu rapidement « psychologique » d’un système de formation humain. Imaginer que la seule mise en ligne de cours, la seule existence de ressources ou d’exercices à portée de main, va conduire celui ou celle qui les atteint à être mis « en situation » d’apprendre résulte d’une confusion qui peut amener à dépenser beaucoup d’énergie à concevoir des environnements métaphoriques dits « interactifs », des architectures informatiques, des artefacts personnalisés qui, faute de dimension symbolique partagée, ne provoqueront pas l’intertextualité et conséquemment les interactions souhaitées. » – page 181

(1) Audran, J, Le dispositif ne fait pas la situation : heurs et malheurs des formations en ligne

Dans Charlier, B, Peraya, D, Transformation des regards sur la recherche en technologie de l’éducation, Bruxelles : De Boeck

(2) Habermas, J (1987), Théorie de l’agir communicationnel T2, Paris : Fayard

La notion de dispositif

Publié: 7 janvier 2009 dans Lectures
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Le terme « dispositif » est très souvent employé pour évoquer le montage d’une formation dans son ensemble. Le terme est appliqué autant à des aspects techniques, instrumentaux qu’à des aspects humains.

Monique Linard (1) voit deux paradigmes :

« Les définitions du dispositif oscillent entre deux paradigmes  : le paradigme rationnel objectif, centré sur les objets, et l’expérientiel subjectif, centré sur les acteurs de l’action. Le modèle objectif convient aux cas restreints de la résolution de problèmes et de la production industrielle. Mais il ignore les conditions pragmatiques et sociales qu’implique l’usage efficace des TIC par leurs utilisateurs. Le modèle expérientiel, constructiviste interactionniste est mieux adapté à l’action et à l’interaction des acteurs. Mais il est moins facile à appliquer et doit être étendu pour répondre aux problèmes d’autonomie soulevés par la pratique des TIC. On aborde les enjeux des deux paradigmes, leur dépassement nécessaire et ses incidences sur la conception et la pratique des dispositifs en formation. »

La difficulté réside dans le fait de gérer ces deux paradigmes, notamment la place de l’apprenant qui se trouve confronté à des difficultés de trois types :

  • l’apprentissage des contenus de connaissance et des tâches ;
  • la navigation dans l’espace de formation dédié ;
  • la conduite de son apprentissage.

Vous pouvez télécharger l’article de Monique Linard sur le site Edutice.

(1) Monique Linard, Conception de dispositifs et changement de paradigme en formation, 2002
Archives Edutice :
http://edutice.archives-ouvertes.fr/edutice-00000275/fr/